Ordre royal des Deux-Siciles

Ordre royal des Deux-Siciles
« Reale ordine delle Due Sicilie »
Ordre royal des Deux-Siciles
Croix de l'Ordre (modèle 1808)
Décernée par :
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau du Royaume des Deux-Siciles Royaume des Deux-Siciles
Type Ordre de chevalerie
Ordre dynastique
Décerné pour Services importants rendus à l'État
Statut Ordre dynastique
Chiffres
Date de création Naples,
Importance
Remplacé par : Ordre royal et militaire de Saint-Georges de la Réunion (it) Ordre de Saint-Ferdinand et du mérite Suivant

Ruban de la médaille
Ruban de l'Ordre.
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L’ordre royal des Deux-Siciles (en italien : Ordine reale delle Due Sicilie) est un ordre de chevalerie du royaume de Naples puis des Deux-Siciles, créé en 1808, disparu en 1819, aujourd'hui ordre dynastique.

Historique

L'ordre, datant de l'époque napoléonienne, fut par la suite conservé par la dynastie de Bourbon-Siciles restaurée.

Lorsque Napoléon Ier donne à son frère Joseph Bonaparte le royaume de Naples, il l'autorise à créer cet Ordre. L'ordre est fondé par le roi de Naples, le , comme un moyen de récompenser les plus courageux parmi ceux qui avaient aidé les troupes de l'Empereur à la « libération » du pays, ou ceux qui ont rendu d'importants services à l'État.

L'ordre était à l'origine divisé en trois classes. Le nombre maximum de membres était fixé à :

  • 50 dignitaires ;
  • 100 commandeurs ;
  • 650 chevaliers.

Son grand chancelier était Tommaso Sanseverino, quatorzième prince de Bisignano[1].

Joseph abdiqua pour prendre la couronne d'Espagne et fut remplacé par son beau-frère Joachim Murat. L'un des premiers actes de son beau-frère fut de réformer l'ordre par un décret en date du , apportant quelques légères modifications aux statuts. De nouvelles classes sont ajoutées (on notera qu'il s'agit des mêmes classes que celles de l'ordre de la Légion d'honneur) :

  • grand-croix,
  • grand officier,
  • commandeur,
  • officier,
  • chevalier.

En 1815, à la suite de l'effondrement du régime napoléonien dans le sud de l'Italie, le roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles rentra dans ses États en 1815. Des considérations politiques l'engagèrent à ne pas abolir l'ordre des Deux-Siciles, qu'un décret du de la même année confirma.

Quatre ans plus tard, en 1819, le même Ferdinand IV abolit l'institution et la remplaça par l'ordre royal et militaire de Saint-Georges de la Réunion (it). Les chevaliers de l'ordre des Deux-Siciles qui étaient dans le service actif reçurent le nouvel ordre en remplacement de l'ancien[2].

L'insigne

Plaque de grand'croix.
Grandes armes de Joachim Murat, avec le collier de l'ordre.

Toutes les décorations sont en or, avec ruban bleu clair, quelques fois bleu un peu soutenu (on trouve aussi le ruban bleu-rouge-blanc-bleu). Les cinq branches sont émaillées de rouge. On rencontre des étoiles dont la cuisson fut mauvaise, et dont la couleur tire sur le violacé.

Sous Joseph Bonaparte

La décoration se composait d'une étoile d'or à cinq pointes, émaillée en rouge (rubis), portant :

  • au recto, au centre, dans un cercle émaillé de bleu clair, les armoiries de la Sicile (la Trinacrie, sur fond or), avec la devise latine en exergue « Sicil rex instituit » ou « Joseph Napoleon Sicil rex »,
  • au verso les armoiries de Naples (cheval cabré de sable sur fond d'or), avec l'inscription sur fond bleu clair « Pro Renovata patria ».
  • la plaque de grand'croix est en argent, avec un centre en or émaillé. Les deux couronnes sont enlacées et émaillées de vert dans une bordure d'émail bleu avec la légende « Joseph Neapoles Siciliarum rex instituit ».

Sous Joachim Murat

Murat, devenu roi de Naples et successeur de son beau-frère, en 1809, changea la légende de la face :

  • « Joachim Napoleo Sicil Rex » ;
  • la trinacrie fut remplacé par le portrait d'or du roi Joachim.

Sous Ferdinand Ier

  • Réduction de l'Ordre des Deux-Siciles époque Bourbonienne, revers.
    Réduction de l'Ordre des Deux-Siciles époque Bourbonienne, revers.
  • Ordre royal des Deux-Siciles, époque Bourbonnienne, avers.
    Ordre royal des Deux-Siciles, époque Bourbonnienne, avers.

En parfaite harmonie avec le style napoléonien, l'insigne d'origine était surmontée par un aigle, que Ferdinand Ier fit remplacer par une d'une fleur de Lys et d'une couronne royale articulée. Ce roi imposa de nouveaux motifs et de nouvelles légendes, mais on remarque une grande diversité pour les motifs.

  • Légendes : A l'avers le cheval cabré ou courant (Naples), parfois sur une terrasse, parfois non. Sur les décoration en réduction il est représenté au-dessus ou à côté de la Trinacrie (Sicile). Au revers une fleur de lys qui rappelle la Maison de Bourbon.
  • Inscriptions : A l'avers :« Ferdinandus Borbonius utriusque Siciliae Rex P.F.A. », et au revers une : « Felicitati restituta X Kal., Jun. MDCCCXV. » Pour les décorations en réduction, les légendes sont abrégées de cette façon avers :“FELICITAT. REST. X. K. J. MDIIICXV”, revers : “FERDI. BORBO. UTRIUS. SICIL. R. P. F. A.”

Rétablissement de l'Ordre au XXIe siècle

Joachim Murat, 8e prince Murat a décidé de rétablir l'ordre royal des Deux-Siciles lors d'une cérémonie dans le cadre du Cercle de l'Union Interalliée, à Paris, le . Un certain nombre de personnalités françaises et étrangères ont été élevées au rang de chevalier ou de commandeur en cette occasion[3],[4].

Port de la décoration

Chevalier
Commandeur
Grand-dignitaire (puis grand-croix)

Les grands maîtres

Quelques membres

Grands dignitaires

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Ordre des Deux-Siciles.

Commandeurs

Chevaliers

Autres décorations napolitaines

Murat décerna également trois décorations créées par ses soins :

  • La médaille commémorative du , en souvenir de la remise des drapeaux aux quatorze légions provinciales ;
  • La médaille militaire du Mérite destinée à récompenser la valeur des troupes napolitaines pendant les campagnes de 1812, 1813 et 1815 ;
  • Et la médaille d'honneur de Naples créée en faveur des habitants de la ville particulièrement dévoués à la couronne.

Bibliographie

  • Giacomo Bascapè, Marcello Del Piazzo, Insegni e simboli. Araldica pubblica e privata medievale e moderna, Rome, Ministero per i beni e le attività culturali, 2009. p. 901-916 (ISBN 88-7125-159-8)
  • A.-L. d'Harmonville, Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou les tables de l'histoire : répertoire alphabétique de chronologie universelle..., A. Levasseur, (lire en ligne) ;
  • C. Bourdier, Les ordres français et les récompenses nationales, , 180 p. (lire en ligne) ;
  • Almanach impérial, Testu, (lire en ligne) ;

Notes et références

  • (it)/(nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en italien « Ordine reale delle Due Sicilie » (voir la liste des auteurs) et en néerlandais « Orde van de Beide Siciliën » (voir la liste des auteurs).
  1. Nicolas Viton de Saint-Allais, Histoire générale des ordres de chevalerie civils et militaires existant en Europe, p.18
  2. Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou les tables de l'histoire : répertoire alphabétique de chronologie universelle... (lire en ligne)
  3. « L’ordre royal des deux siciles », sur princeprincessemurat.com via Internet Archive (consulté le ).
  4. « RENAISSANCE DE L'ORDRE ROYAL DES DEUX-SICILES » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  5. Le comédien, les gendarmes et le général, des bondynois d’adoption connus en leur temps, site personnel sur Bondy
  6. a et b Arnauld Divry, « arnauld.divry.pagesperso-orange.fr », Jean Aubry Léonard dit Léonard (consulté le )

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Ordre royal des Deux-Siciles, sur Wikimedia Commons

Articles connexes

Liens externes

  • « www.klm-mra.be », OMD-empire - Les Ordres Imperiaux Français (consulté le ) ;
  • « www.musee-legiondhonneur.fr » (consulté le ) ;
  • « www.musee-legiondhonneur.fr », Collier de l'Ordre (époque de Joachim Murat) (consulté le ) ;
  • « www.culture.gouv.fr - Base Joconde », Colliers de l'ordre : calques de Martin-Guillaume Biennais (consulté le ) ;
  • « www.infobretagne.com », Dictionnaire des Ordres de Chevalerie (consulté le ) ;
  • « www.antikcostume.com », Plaque de Grand'croix de l'ordre (consulté le ) ;
  • (it) « Corpo della Nobiltà Italiana - Circolo Giovanile », Reale Ordine delle Due Sicilie (consulté le ) ;
v · m

Drapeau de l'Empire français Empire français
Ordre national de la Légion d'honneur (1802) Grand aigle
Grand officier
Commandant
Légionnaire
Grand collier

(décoration non-statutaire)
Ordre des Trois-Toisons d'Or (1809)
(Jamais distribué)
Grand chevalier
Commandeur
Chevalier
Ordre de la Réunion (1811) Grand-croix
Commandeur
Chevalier

Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Ordre de la Couronne de fer (1805) Chevalier de la grand-croix ou grand dignitaire
Commandeur
Chevalier

Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Ordre royal des Deux-Siciles (1808) Dignitaire
Commandeur
Chevalier

Grand collier
(décoration non-statutaire)
Médaille commémorative du 26 mars 1809 Médaille commémorant la remise des drapeaux aux 26 légions provinciales
Médaille militaire du Mérite Destinée à récompenser la valeur des troupes napolitaines lors des campagnes de Russie (1812), de Saxe (1813) et de 1815.
Médaille d'honneur de Naples Créé en faveur des habitants de la ville particulièrement dévoués à la couronne.

Drapeau du Royaume de Hollande Royaume de Hollande
Ordre de l'Union (1806) Grand-croix
Commandeur
Chevalier
Médaille du Dogger-Bank (1781) (Seule ancienne récompense hollandaise conservée par Louis Ier)
Médaille commémorative
Médaille pour acte de bravoure (Hollande) (nl) (1806) Médaille d'honneur militaire avec 2 classes :
- Or,
- Argent

 Royaume de Westphalie
Ordre de la Couronne de Westphalie (1809) Grand commandeur
Commandeur
Chevalier
Médaille d'honneur (Décret du )
Médaille d'honneur militaire avec 3 classes :
- Or (30 ans de service),
- Argent (10 ans de service),
- Bronze

Royaume d'Espagne
Ordre royal d'Espagne (1808) Grand cordon
Commandeur
Chevalier
Ordre de la Toison d'Or (1430) Installé sur le trône d'Espagne, le roi Joseph s'approprie la grand-maîtrise de l'ordre espagnol et, à ce titre, effectue des nominations, abrogées par Ferdinand VII
- Chevaliers de la Toison d'or nommés par Joseph Bonaparte
v · m
Royaume d'Italie
Royaume de Sardaigne
Royaume de Lombardie-Vénétie
Royaume des Deux-Siciles
États pontificaux
Grand-duché de Toscane
Duché de Lucques
  • Ordre de Saint-Georges au Mérite militaire
  • Ordre du mérite sous le titre de Saint-Louis (it)
Duché de Mantoue
  • Ordre du Cordon jaune
  • Ordre du Rédempteur
  • Ordre de l'Immaculée Conception
Duché de Modène et Reggio et Reggio
  • Ordre de l'Aigle d'Este (it)
Duché de Parme et Plaisance
République de Venise
République de Gênes
  • Ordre militaire de Saint-Georges (it)


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