Arbre de Judée

Cercis siliquastrum

Cercis siliquastrum
Description de cette image, également commentée ci-après
Arbre de Judée de taille adulte en fleurs
Classification
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Fabales
Famille Fabaceae
Genre Cercis

Espèce

Cercis siliquastrum
L., 1753

Classification phylogénétique

"Représentation graphique de la classification phylogénétique"
Classification phylogénétique
Clade Angiospermes
Clade Dicotylédones vraies
Clade Rosidées
Clade Fabidées
Ordre Fabales
Famille Fabaceae
Sous-famille Caesalpinioideae
Espèce Cercis siliquastrum

L'Arbre de Judée (Cercis siliquastrum), ou Gainier silicastre, aussi appelé arbre de Jérusalem ou Jérusalem en Nouvelle-Calédonie, est une espèce d'arbres de la famille des Fabaceae (anciennement des Caesalpiniaceae), sous-famille des Caesalpinioideae et du genre Cercis. Son feuillage est caduc et il est originaire du sud de l'Europe et de l'ouest de l'Asie.

Selon une légende, c'est à cet arbre que Judas se serait pendu après avoir trahi Jésus Christ. L'origine de cette légende n'est pas connue mais est peut-être due à la forme de ses feuilles, rondes et plates comme des monnaies, ou bien aux gousses noires qui pendent des rameaux en automne[1]. En fait, c'est surtout qu'après s'y être pendu, l'arbre s'est mis à fleurir, sa floraison se faisant autour de Pâques. Les fidèles y virent un signe miraculeux...

Description

L'arbre hermaphrodite peut mesurer jusqu'à dix mètres de haut. Son écorce est d'abord grise puis vire au noir. Son port est tortueux avec une cime aplatie. Ramifié dès la base. Les bourgeons pointus et groupés s'écartent du rameau lorsqu'ils vont donner des fleurs.

Les feuilles, sont rondes, cordiformes à la base, glabres et lisses. La face supérieure est vert pâle et mate, et la face inférieure glauque. La feuille a un long pétiole.

Les fleurs rose pourpre vif apparaissent en avril-mai avant les feuilles. Elles sont sessiles en faisceaux groupés sur les rameaux et même sur le tronc.

Le fruit est une gousse aplatie, fruit caractéristique des légumineuses. Cette gousse contient une dizaine de graines à dissémination barochore très appréciées notamment par la mésange bleue et la mésange charbonnière.

  • Aspect au printemps
    Aspect au printemps
  • Tronc et écorce
    Tronc et écorce
  • Fleurs, couleur d'origine
    Fleurs, couleur d'origine
  • Feuilles
    Feuilles
  • Aspect en été
    Aspect en été
  • Gousses
    Gousses
  • Graines
    Graines
  • Variété horticole à fleurs blanches
    Variété horticole à fleurs blanches
  • Variété horticole à fleurs roses, Sari-d'Orcino (Corse-du-Sud)
    Variété horticole à fleurs roses, Sari-d'Orcino (Corse-du-Sud)

Systématique

L'espèce Cercis siliquastrum a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1753[2].

Synonymie

Homotypique
  • Cercis florida Salisb[3]
  • Cercis siliquosa St.-Lag[4]
  • Siliquastrum arbor-judae Medik[5]
  • Siliquastrum orbiculatum Moench, Meth[6]

Taxinomie

Liste des sous espèces
  • Cercis siliquastrum subsp. siliquastrum
  • Cercis siliquastrum subsp. hebecarpa

Culture

Arbre de Judée au jardin des Tuileries.

C'est un arbre sciaphile à port étalé naturellement présent sur les matorrals méditerranéens. Il est rustique mais craint les gelées tardives. Il préfère les terrains calcaires et secs, et tolère les sols compactés, ce qui en fait un arbre bien adapté au milieu urbain[7].

Les jeunes sujets sont fragiles lors des trois premières années où on veillera à les arroser en été et à les pailler en hiver. Une fois installé, cet arbre est très adapté à la sécheresse. Comme toutes les légumineuses, il peut se contenter de sols pauvres car il est capable de fixer l’azote atmosphérique.

Sa croissance est rapide les premières années puis se ralentit.

Il se reproduit par semis ou bouturage et fleurit au bout de cinq à six ans. Il faut privilégier la plantation de jeunes sujets car les plus vieux ne supportent pas d'être transplantés.

Maladies et parasites

Chancre, maladie du corail, Verticillium, cicadelles, et cochenilles peuvent poser des problèmes.

Cultivars

  • C. siliquastrum 'Alba' : se différencie de l'espèce type par sa floraison blanche plus tardive (avril-mai), sa taille plus réduite ainsi que par son feuillage vert acide.
  • C. siliquastrum 'Rubra' : fleurs d'un rose foncé
  • C. siliquastrum 'Flore-plena' : fleurs doubles
  • C. siliquastrum 'Sterilis' : ne produisant pas de gousses, et donc préféré par ceux qui jugent ces fruits inesthétiques.

Utilisations

C'est un arbre cauliflore planté dans les jardins pour l'ornement.

« Les boutons floraux, les fleurs et les jeunes fruits encore tendres peuvent être consommés crus en salade. Leur saveur est agréablement acidulée. C'est surtout en Grèce et en Turquie qu'ils sont utilisés. On a également conservé les boutons floraux dans le vinaigre et fait des beignets avec les fleurs[8] ».

Parasites

L'arbre est parasité par une espèce de psylle nommée « psylle de l'arbre de Judée » (Cacopsylla pulchella) que l'on peut observer principalement au milieu du printemps ; elle migre en juin. Ainsi l'Arbre de Judée pourrait avoir un rôle dans la lutte biologique contre les psylles de l'olivier en attirant les prédateurs comme les punaises (Heteroptera sp.) et les guêpes (Hymenoptera) qui sont des insectes entomophages[9].

Symbolique

Calendrier républicain

Dans la culture populaire

Cet arbre est mentionné dans la chanson de Georges Brassens Auprès de mon arbre: « J'ai maintenant des frênes, des arbres de Judée, tous de bonne graine, de haute futaie. »

Dans la sixième saison de la seconde série Doctor Who, le Docteur, joué par Matt Smith, est contaminé par le poison de l'arbre de Judée.

Notes et références

  1. Ottone Penzig, Flore coloriée de poche du littoral méditerranéen de Gènes à Barcelone y compris la Corse, Paris, Kliencksieck, , 161 p. (lire en ligne), page 31
  2. Linnaeus, C. 1753. Species Plantarum 1: 374.
  3. Salisb., Prodr. (Salisbury) 327. 1796, nom. illeg.
  4. St.-Lag., Ann. Soc. Bot. Lyon, 7 : 122. 1880, nom. illeg.
  5. Medik., Vorles. Churpfälz. Phys.-Öcon. Ges. 2: 339. 1787.
  6. Moench, Meth. : 54. 1794, nom. illeg.
  7. Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, L'arbre en milieu urbain, , 144 p. (ISBN 978-2-86891-472-9), p. 73.
  8. François Couplan, Le régal végétal. Plantes sauvages comestibles, éditions Ellebore, , p. 206
  9. Rôle fonctionnel des haies dans la régulation des ravageurs.
  10. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 25.

Voir aussi

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Article connexe

Liens externes

  • (en) Référence Animal Diversity Web : Cercis siliquastrum (consulté le )
  • (en) Référence JSTOR Plants : Cercis siliquastrum (consulté le )
  • (en) Référence Catalogue of Life : Cercis siliquastrum L. (consulté le )
  • (en) Référence Flora of Pakistan : Cercis siliquastrum (consulté le )
  • (en) Référence GRIN : espèce Cercis siliquastrum L. (consulté le )
  • (fr) Référence INPN : Cercis siliquastrum L., 1753 (TAXREF) (consulté le )
  • (fr + en) Référence ITIS : Cercis siliquastrum L. (consulté le )
  • (en) Référence NCBI : Cercis siliquastrum (taxons inclus) (consulté le )
  • (en) Référence The Plant List : Cercis siliquastrum L.  (source : The International Legume Database and Information Service ou ILDIS) (consulté le )
  • (en) Référence Tropicos : Cercis siliquastrum L. (+ liste sous-taxons) (consulté le )
  • (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Cercis siliquastrum L., 1753 (consulté le )
  • Référence : Collectif, Arbre et arbustes : Guide des végétaux, Lyon, Édition Horticolor, , 400 p. (ISBN 978-2-904176-38-8, BNF 43540521, présentation en ligne)
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